Je pense que tu parles de ça :Goldencoast a écrit : ↑ven. 17 sept. 2021 16:34 Quelquun a l article avec l interview de Garande d hier
Patrice Garande, entraîneur du DFCO : « Je ne supportais pas que l’on ne m’aime pas »
Cinquième entraîneur de l’ère Delcourt en neuf ans, Patrice Garande a vite replongé dans le bain, deux mois après son éviction de Toulouse. Le technicien semble avoir rapidement pris ses marques.
Par Propos recueillis par Louis QUESNOT - Hier à 18:40 | mis à jour hier à 18:44 - Temps de lecture : 4 min
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Défait lors de son premier match à Pau (2-0), Patrice Garande s’est imposé lors de sa deuxième sortie avec le DFCO, contre Bastia (2-1) à Gaston-Gérard. Photo LBP /Emma BUONCRISTIANI
Pour la première fois chez les pros, vous avez pris une équipe en cours de saison. Pourquoi avoir accepté ?
« J’ai eu une discussion pendant plus d’une heure avec le président. Il voulait apprendre à me connaître et il ne m’a pas laissé beaucoup de temps pour réfléchir. C’est la première fois que ça m’arrivait, j’ai dû prendre une décision en 1h30. C’est un club qui m’intéressait, je savais qu’il y avait aussi un nouveau centre d’entraînement. Je n’ai pas hésité longtemps. »
Avec aussi un effectif de qualité…
« Je savais qu’il y avait de bons joueurs, sans connaître l’effectif dans sa totalité. Cette équipe valait mieux que cela, j’imaginais le traumatisme après la relégation, comme je l’avais vécu quand j’ai pris Caen et Toulouse en main. Quand on descend, on ne se relève pas comme ça, mais je sentais que cette équipe avait un potentiel. Je n’ai jamais dit qu’on allait remonter, mais qu’on allait remettre en place une dynamique. Je sentais que le président allait me laisser mettre en place mes idées, venir avec un adjoint et un préparateur physique. »
Aviez-vous besoin de digérer la fin de votre aventure à Toulouse ?
« Avec la saison que l’on avait faite, ça a été une surprise. Est-ce que je l’ai digéré ? Oui et non. C’est compliqué, il y a une procédure avec le club. »
Aviez-vous besoin de vite replonger ?
« Je voulais entraîner tout de suite, ne pas attendre. »
Vous avez connu une pause de deux ans entre Caen et Toulouse. Qu’avez-vous fait durant cette période ?
« Pendant six mois, je me suis reposé. C’est un métier usant et j’en avais besoin. J’avais aussi créé un site internet où j’écrivais des billets, sur ma vision d’entraîneur, sur les matches, avec de l’interaction avec les lecteurs. »
Avez-vous été étonné de ne pas rebondir plus tôt ?
« J’avais eu des propositions mais, avant Toulouse, je n’avais rien trouvé qui me convenait. Quand on est dans ces situations, c’est toujours très compliqué. À la fois, on a envie de travailler, mais il ne faut pas se précipiter et prendre n’importe quoi. Il faut aller à un endroit où on a envie d’aller, où l’on se sent désiré. C’était le cas à Toulouse et à Dijon. »
Vous imaginez-vous à Dijon sur le long terme ?
« Les contrats ne veulent rien dire. Je travaille ici comme si j’allais rester dix ans. Mais je sais que ça peut s’arrêter à tout moment. C’est ça le paradoxe. Ce que j’aime à Dijon, c’est qu’on a pu, en trois semaines, mettre des choses en place qui sont amenées à perdurer après moi. On a mis en place un mode de fonctionnement qui est fait pour qu’on soit le plus performant possible, chacun dans son domaine de compétences. Avec une seule idée, celle de ne pas compartimenter le club. Dont les administratifs, qui étaient tellement heureux samedi après la victoire. Le traumatisme dépasse le cadre des joueurs, on n’est pas les personnages les plus importants du club. La comptable est là depuis 17 ans par exemple. »
Vous semblez avoir besoin de travailler en confiance avec vos dirigeants…
« La base de la réussite est la faculté des hommes à travailler ensemble. Si on a cette volonté, on peut faire de grandes choses. Dans un club, il y a une hiérarchie. Mon patron, c’est le président, j’ai un directeur général ( Emmanuel Desplats ). Moi, je suis le patron du domaine technique mais, au-dessus de moi, j’ai deux personnes. On échange, le président passe tous les jours, dans un climat serein. Entre nous trois, il peut y avoir des désaccords sur la forme, mais jamais sur le fond. Le jour où ça ne sera plus le cas, il faudra arrêter. Tant qu’on travaille tous les trois pour le club, ça me va. »
Depuis vos débuts en tant qu’entraîneur à Caen en 2012 et aujourd’hui, comment avez-vous évolué ?
« Les joueurs ont changé, j’ai évidemment évolué. J’ai rencontré des gens à l’extérieur par rapport à ma façon de manager. J’ai fait des erreurs, mais qui n’en fait pas ? Je suis une personne et un entraîneur différent. Quand j’ai commencé, je ne savais pas déléguer, je m’occupais même de la hauteur de la pelouse, je dépensais une énergie incroyable. Aujourd’hui, je délègue, je fais confiance, je vais plus à l’essentiel. On ne peut plus être aussi autoritaire. »
C’est-à-dire ?
« Des choses sont non négociables. Mais, à l’intérieur du cadre, il faut que chacun puisse s’exprimer, exister et se sentir bien. Ne pas être juste là pour poser des plots. Avec les joueurs, c’est plus difficile. J’en ai 25 et seulement 11 jouent. Certains ne m’aiment pas, ou moins. Quand j’ai commencé, je ne supportais pas que l’on ne m’aime pas. J’essaie le plus possible d’être juste, je me trompe parfois, ça ne me pose pas de problèmes de le dire aux joueurs. Quand j’étais joueur, Guy Roux ne me demandait pas comment je voulais faire. »
Il vous faut en permanence vous adapter…
« Un entraîneur ne peut pas ne pas prendre en compte l’environnement dans lequel il évolue. Il s’agit de la ville, de sa culture, du maire, de la région. Je ne fais pas de politique, mais je m’imprègne de ce qu’il y a autour du club, de ce qu’il représente dans la ville. Il y a aussi les médias, car il faut aujourd’hui faire avec les réseaux sociaux. C’est compliqué à gérer. Du coup, je ne vais pas sur les réseaux sociaux et je m’en porte très bien. C’est parfois très violent. Dans mon métier, j’essaie de vivre avec mon temps. Dans mon groupe, j’ai des trentenaires, mais aussi des gamins de 18 ou 19 ans. »