Re: [Ancien président] Olivier Delcourt
Publié : mar. 9 juil. 2024 19:17
DFCO : les douze ans du mandat d’Olivier Delcourt passés au peigne fin
Après douze ans à la tête du DFCO, Olivier Delcourt a vendu le club à Pierre-Henri Deballon. Retour sur un mandat fait de hauts et de bas pour le dirigeant dijonnais.
Mai 2012 : la prise de pouvoir
Le 23 mai 2012, Olivier Delcourt hérite d’un navire en perdition. Sportivement, le DFCO vient de descendre en Ligue 2 un an après sa montée et alors que le maintien lui semblait promis au début du printemps. En interne, Bernard Gnecchi et Patrice Carteron se sont écharpés pendant des semaines, conduisant à un départ des deux hommes.
Présent dans les entrailles du club depuis sa création en 1998, Olivier Delcourt est propulsé sur le devant de la scène. D’entrée, il nomme Olivier Dall’Oglio et s’échine à refonder un groupe, malgré les velléités de départ des Kumordzi, Jovial, Corgnet ou encore Sankharé.
« Je suis quelqu’un de discret, de travailleur et, pour moi, ce qui compte avant tout, ce sont les résultats », détaille Olivier Delcourt. « Je ne suis que de passage au DFCO, il ne m’appartient pas. »
2012-2015 : la mise en place
Rapidement, le DFCO géré par Olivier Delcourt renvoie l’image d’un club sain. Les Côte-d’Oriens se remettent doucement de leur descente, tandis qu’Olivier Dall’Oglio tente de bâtir un effectif qui puisse coller avec sa philosophie.
Septièmes en 2012-2013, les Bourguignons terminent sixièmes en 2013-2014, avant de se rapprocher de leur objectif montée en 2014-2015 avec un quatrième rang obtenu dans un sprint final décevant. Nommé en 2012 par Bernard Gnecchi, Sébastien Pérez est congédié en juin 2015.
2015-2016 : la consécration
Le mélange entre joueurs au club depuis plusieurs années (Varrault, Tavarès, Amalfitano, Bela, Diony, Marié, Reynet) et recrues de qualité fait mouche. Avec, comme exemple, l’arrivée de Sammaritano, en fin de contrat à Auxerre. Le Breton devient le symbole de ce DFCO ambitieux, qui se fait prêter Jullien en provenance de Fribourg ou encore Saïd de Rennes. Sans oublier les arrivées de Bernard, Souquet, Ngoyi et aussi Lees-Melou, qui se fera un nom un an plus tard.
Longtemps en tête de la Ligue 2, invaincus pendant quinze matches, les Dijonnais terminent deuxièmes, derrière Nancy. « La mayonnaise a rapidement pris. C’est beaucoup de joie car c’est amplement mérité », se réjouit alors Olivier Delcourt.
2016-2018 : la confirmation
Pour se confronter aux autres formations de Ligue 1, le DFCO enregistre les renforts d’Abeid, Bahamboula, Balmont, Bouka-Moutou, Chafik, Martin, Rüfli ou encore du Sud-Coréen Kwon. Malgré quelques coups d’éclat comme une victoire contre l’Olympique Lyonnais (4-2) ou le Stade Rennais (3-0), le DFCO gagne peu (8 victoires), mais arrache son maintien lors de la dernière journée, au bénéfice d’un nul à Toulouse (0-0).
Olivier Delcourt en profite pour renouveler sa confiance à Olivier Dall’Oglio jusqu’en 2020. Dijon recrute Xeka, Djilobodji, Sliti, Yambéré, Lautoa, Jeannot et fait revenir Saïd tandis que Diony et Lees-Melou rejoignent respectivement Saint-Etienne et l’OGC Nice.
Meilleure saison en 2017-2018
Le DFCO réalise la meilleure saison de son histoire, terminant 11e avec 48 points. Le tout avec une attaque de feu (55 buts), qui vient compenser une défense poreuse (71). Les Côte-d’Oriens enchaînent surtout 10 matches sans défaite à la maison. « Tous les ans, on progresse, c’est important et ce n’est pas simple. C’est un combat de tous les jours », déclare alors Olivier Delcourt.
2018-2024 : la chute
Le DFCO attaque 2018-2019 avec le plein de confiance, recrutant l’international belge Ciman, ainsi que Gourcuff, star française sur le déclin. Dijon fait face au départ de Reynet à Toulouse et réalise un début d’exercice en boulet de canon, avec une place de leader au soir de la 3e journée.
La suite est bien plus difficile. Les Bourguignons enchaînent douze matches sans victoire et glissent dangereusement. Une semaine après un lourd revers à Saint-Etienne (3-0), Olivier Delcourt prend la décision de se séparer d’Olivier Dall’Oglio, le 31 décembre 2018.
Le barrage, le dernier grand bonheur
Le président bourguignon confie les clés à Antoine Kombouaré, tandis que Ciman et Gourcuff s’éclipsent. Le DFCO arrache sa place en barrage lors de l’ultime journée. La double confrontation avec le RC Lens (1-1, 3-1) rentre dans les annales du club dijonnais comme un moment d’anthologie.
Antoine Kombouaré préfère partir. Tout juste diplômé du BEPF, Stéphane Jobard revient aux sources après une année avec Rudi Garcia à l’OM. Olivier Delcourt s’attache les services de Peguy Luyindula en tant que conseiller, le DFCO attire Ndong, Mendyl, Baldé, Gomis, Ecuele Manga, Mavididi ou encore Chouiar.
Les Côte-d’Oriens luttent pour leur maintien, mais sont performants à domicile, avec 10 matches sans défaite, dominant notamment le PSG à Gaston-Gérard (2-1). La saison s’arrête avec la pandémie de Covid-19 en mars 2020, Sébastien Larcier part à Angers, Peguy Luyindula devient directeur sportif, le DFCO engage Grégory Coupet pour s’occuper des gardiens.
Ligue 2, puis National
Le mercato estival 2020 voit Tavares, Gomis, Aguerd ou encore Amalfitano s’en aller. Les résultats sont catastrophiques. Le 5 novembre, Olivier Delcourt décide de se séparer de Stéphane Jobard et de Peguy Luyindula, nommant David Linarès, aussi en formation au BEPF. Le jeune technicien ne redresse pas la barre, le groupe implose totalement et le DFCO retrouve la Ligue 2. Olivier Delcourt et l’ensemble du club tentent de construire un effectif mélangeant expérience et jeunes talents.
Reynet et Philippoteaux reviennent, Le Bihan, Deaux, Rocchia, Pi, Congré, Jacob ou Touré sont recrutés. Le début de saison est cataclysmique, David Linarès prend la porte, Patrice Garande est appelé à la rescousse fin août 2021.
L’ancien Caennais, sans faire l’unanimité en interne, relève le défi, le DFCO termine 11e , le technicien décide de partir sans être retenu. Omar Daf prend la suite. « On veut d’abord jouer le haut de tableau, ça c’est clair », lance Olivier Delcourt quelques jours avant le début du championnat. Une entame qui se déroule comme dans un rêve avec une place de leader fin août.
La belle machine s’enraye. Le DFCO enchaîne les échecs, recule au classement, au point d’échouer dans la zone rouge. Après plusieurs semaines d’hésitation, Olivier Delcourt limoge Omar Daf et appelle Pascal Dupraz pour éteindre l’incendie pour les sept derniers matches. Lequel se lance dans une folle mission, qu’il passe proche de réussir. 17 ans après s’être extirpé du National, Dijon le retrouve.
Volonté de vente
Quelques mois plus tôt, Olivier Delcourt avait annoncé vouloir « passer la main », la relégation le confortant dans cette volonté. « Une vente ou une prise de participation, ça se construit. Je laisse le temps au temps, je n’ai pas d’urgence », assure-t-il lors de la présentation de son dernier entraîneur, Benoît Tavenot.
En National, Olivier Delcourt est moins présent au club que ce qu’il avait pu l’être auparavant. Ses visites au centre d’entraînement de Saint-Apollinaire se font plus rares, sa présence lors des déplacements aussi.
Le 30 mai, Olivier Delcourt entre en négociations exclusives avec Pierre-Henri Deballon, lequel devient officiellement propriétaire du DFCO il y a une semaine. La fin de douze années de présidence pour Olivier Delcourt.
Quid de l’avenir pour l’ancien président ?
À 57 ans, Olivier Delcourt va continuer de diriger la PME “Dijonnaise de Voies Ferrées” du côté de Chevigny-Saint-Sauveur. L’entrepreneur, né dans le Nord, mais qui a aussi vécu du côté de la région parisienne, de Strasbourg ou encore de Montpellier, arrivé à Dijon en 1992, suivra le DFCO avec assiduité.
« Aider le Consortium »
Olivier Delcourt, qui demeure sponsor du club dijonnais, devrait ainsi être très régulièrement présent dans les travées de Gaston-Gérard la saison prochaine, parfois aussi en déplacement. Mais pas que.
« Je vais aider le Consortium, dont j’ai été nommé président de la fondation. Je vais leur donner un coup de main pour ramener du mécénat, des entreprises, le faire connaître aux Dijonnais et à l’extérieur. Si je peux rendre service, ce sera avec plaisir », dévoile-t-il. « Je veux aussi aider d’autres sports, c’est dans ma façon d’être. Une entreprise locale se doit, quand elle a les moyens, de redistribuer. Que ce soit dans le sport, pour l’hôpital, l’art. Ce n’est pas toujours aux collectivités de tout faire pour tout le monde. »
le bien public
Après douze ans à la tête du DFCO, Olivier Delcourt a vendu le club à Pierre-Henri Deballon. Retour sur un mandat fait de hauts et de bas pour le dirigeant dijonnais.
Mai 2012 : la prise de pouvoir
Le 23 mai 2012, Olivier Delcourt hérite d’un navire en perdition. Sportivement, le DFCO vient de descendre en Ligue 2 un an après sa montée et alors que le maintien lui semblait promis au début du printemps. En interne, Bernard Gnecchi et Patrice Carteron se sont écharpés pendant des semaines, conduisant à un départ des deux hommes.
Présent dans les entrailles du club depuis sa création en 1998, Olivier Delcourt est propulsé sur le devant de la scène. D’entrée, il nomme Olivier Dall’Oglio et s’échine à refonder un groupe, malgré les velléités de départ des Kumordzi, Jovial, Corgnet ou encore Sankharé.
« Je suis quelqu’un de discret, de travailleur et, pour moi, ce qui compte avant tout, ce sont les résultats », détaille Olivier Delcourt. « Je ne suis que de passage au DFCO, il ne m’appartient pas. »
2012-2015 : la mise en place
Rapidement, le DFCO géré par Olivier Delcourt renvoie l’image d’un club sain. Les Côte-d’Oriens se remettent doucement de leur descente, tandis qu’Olivier Dall’Oglio tente de bâtir un effectif qui puisse coller avec sa philosophie.
Septièmes en 2012-2013, les Bourguignons terminent sixièmes en 2013-2014, avant de se rapprocher de leur objectif montée en 2014-2015 avec un quatrième rang obtenu dans un sprint final décevant. Nommé en 2012 par Bernard Gnecchi, Sébastien Pérez est congédié en juin 2015.
2015-2016 : la consécration
Le mélange entre joueurs au club depuis plusieurs années (Varrault, Tavarès, Amalfitano, Bela, Diony, Marié, Reynet) et recrues de qualité fait mouche. Avec, comme exemple, l’arrivée de Sammaritano, en fin de contrat à Auxerre. Le Breton devient le symbole de ce DFCO ambitieux, qui se fait prêter Jullien en provenance de Fribourg ou encore Saïd de Rennes. Sans oublier les arrivées de Bernard, Souquet, Ngoyi et aussi Lees-Melou, qui se fera un nom un an plus tard.
Longtemps en tête de la Ligue 2, invaincus pendant quinze matches, les Dijonnais terminent deuxièmes, derrière Nancy. « La mayonnaise a rapidement pris. C’est beaucoup de joie car c’est amplement mérité », se réjouit alors Olivier Delcourt.
2016-2018 : la confirmation
Pour se confronter aux autres formations de Ligue 1, le DFCO enregistre les renforts d’Abeid, Bahamboula, Balmont, Bouka-Moutou, Chafik, Martin, Rüfli ou encore du Sud-Coréen Kwon. Malgré quelques coups d’éclat comme une victoire contre l’Olympique Lyonnais (4-2) ou le Stade Rennais (3-0), le DFCO gagne peu (8 victoires), mais arrache son maintien lors de la dernière journée, au bénéfice d’un nul à Toulouse (0-0).
Olivier Delcourt en profite pour renouveler sa confiance à Olivier Dall’Oglio jusqu’en 2020. Dijon recrute Xeka, Djilobodji, Sliti, Yambéré, Lautoa, Jeannot et fait revenir Saïd tandis que Diony et Lees-Melou rejoignent respectivement Saint-Etienne et l’OGC Nice.
Meilleure saison en 2017-2018
Le DFCO réalise la meilleure saison de son histoire, terminant 11e avec 48 points. Le tout avec une attaque de feu (55 buts), qui vient compenser une défense poreuse (71). Les Côte-d’Oriens enchaînent surtout 10 matches sans défaite à la maison. « Tous les ans, on progresse, c’est important et ce n’est pas simple. C’est un combat de tous les jours », déclare alors Olivier Delcourt.
2018-2024 : la chute
Le DFCO attaque 2018-2019 avec le plein de confiance, recrutant l’international belge Ciman, ainsi que Gourcuff, star française sur le déclin. Dijon fait face au départ de Reynet à Toulouse et réalise un début d’exercice en boulet de canon, avec une place de leader au soir de la 3e journée.
La suite est bien plus difficile. Les Bourguignons enchaînent douze matches sans victoire et glissent dangereusement. Une semaine après un lourd revers à Saint-Etienne (3-0), Olivier Delcourt prend la décision de se séparer d’Olivier Dall’Oglio, le 31 décembre 2018.
Le barrage, le dernier grand bonheur
Le président bourguignon confie les clés à Antoine Kombouaré, tandis que Ciman et Gourcuff s’éclipsent. Le DFCO arrache sa place en barrage lors de l’ultime journée. La double confrontation avec le RC Lens (1-1, 3-1) rentre dans les annales du club dijonnais comme un moment d’anthologie.
Antoine Kombouaré préfère partir. Tout juste diplômé du BEPF, Stéphane Jobard revient aux sources après une année avec Rudi Garcia à l’OM. Olivier Delcourt s’attache les services de Peguy Luyindula en tant que conseiller, le DFCO attire Ndong, Mendyl, Baldé, Gomis, Ecuele Manga, Mavididi ou encore Chouiar.
Les Côte-d’Oriens luttent pour leur maintien, mais sont performants à domicile, avec 10 matches sans défaite, dominant notamment le PSG à Gaston-Gérard (2-1). La saison s’arrête avec la pandémie de Covid-19 en mars 2020, Sébastien Larcier part à Angers, Peguy Luyindula devient directeur sportif, le DFCO engage Grégory Coupet pour s’occuper des gardiens.
Ligue 2, puis National
Le mercato estival 2020 voit Tavares, Gomis, Aguerd ou encore Amalfitano s’en aller. Les résultats sont catastrophiques. Le 5 novembre, Olivier Delcourt décide de se séparer de Stéphane Jobard et de Peguy Luyindula, nommant David Linarès, aussi en formation au BEPF. Le jeune technicien ne redresse pas la barre, le groupe implose totalement et le DFCO retrouve la Ligue 2. Olivier Delcourt et l’ensemble du club tentent de construire un effectif mélangeant expérience et jeunes talents.
Reynet et Philippoteaux reviennent, Le Bihan, Deaux, Rocchia, Pi, Congré, Jacob ou Touré sont recrutés. Le début de saison est cataclysmique, David Linarès prend la porte, Patrice Garande est appelé à la rescousse fin août 2021.
L’ancien Caennais, sans faire l’unanimité en interne, relève le défi, le DFCO termine 11e , le technicien décide de partir sans être retenu. Omar Daf prend la suite. « On veut d’abord jouer le haut de tableau, ça c’est clair », lance Olivier Delcourt quelques jours avant le début du championnat. Une entame qui se déroule comme dans un rêve avec une place de leader fin août.
La belle machine s’enraye. Le DFCO enchaîne les échecs, recule au classement, au point d’échouer dans la zone rouge. Après plusieurs semaines d’hésitation, Olivier Delcourt limoge Omar Daf et appelle Pascal Dupraz pour éteindre l’incendie pour les sept derniers matches. Lequel se lance dans une folle mission, qu’il passe proche de réussir. 17 ans après s’être extirpé du National, Dijon le retrouve.
Volonté de vente
Quelques mois plus tôt, Olivier Delcourt avait annoncé vouloir « passer la main », la relégation le confortant dans cette volonté. « Une vente ou une prise de participation, ça se construit. Je laisse le temps au temps, je n’ai pas d’urgence », assure-t-il lors de la présentation de son dernier entraîneur, Benoît Tavenot.
En National, Olivier Delcourt est moins présent au club que ce qu’il avait pu l’être auparavant. Ses visites au centre d’entraînement de Saint-Apollinaire se font plus rares, sa présence lors des déplacements aussi.
Le 30 mai, Olivier Delcourt entre en négociations exclusives avec Pierre-Henri Deballon, lequel devient officiellement propriétaire du DFCO il y a une semaine. La fin de douze années de présidence pour Olivier Delcourt.
Quid de l’avenir pour l’ancien président ?
À 57 ans, Olivier Delcourt va continuer de diriger la PME “Dijonnaise de Voies Ferrées” du côté de Chevigny-Saint-Sauveur. L’entrepreneur, né dans le Nord, mais qui a aussi vécu du côté de la région parisienne, de Strasbourg ou encore de Montpellier, arrivé à Dijon en 1992, suivra le DFCO avec assiduité.
« Aider le Consortium »
Olivier Delcourt, qui demeure sponsor du club dijonnais, devrait ainsi être très régulièrement présent dans les travées de Gaston-Gérard la saison prochaine, parfois aussi en déplacement. Mais pas que.
« Je vais aider le Consortium, dont j’ai été nommé président de la fondation. Je vais leur donner un coup de main pour ramener du mécénat, des entreprises, le faire connaître aux Dijonnais et à l’extérieur. Si je peux rendre service, ce sera avec plaisir », dévoile-t-il. « Je veux aussi aider d’autres sports, c’est dans ma façon d’être. Une entreprise locale se doit, quand elle a les moyens, de redistribuer. Que ce soit dans le sport, pour l’hôpital, l’art. Ce n’est pas toujours aux collectivités de tout faire pour tout le monde. »
le bien public