Baptiste Reynet bat le record de matches disputés sous le maillot du DFCO : « Une fierté personnelle »
Arrivé de Martigues (CFA) à l’été 2011, alors que le DFCO montait en Ligue 1, Baptiste Reynet a joué son premier match le 13 août 2011. Samedi dernier, face à Guingamp, le gardien a battu le record de matches disputés sous le maillot dijonnais (288).
Il était une fois un gardien de 20 ans qui, débarqué du monde amateur, disputait son premier match en pro. Onze ans plus tard, il devient le joueur le plus capé du club qui l’a lancé…
« C’est une belle histoire. Je ne pouvais pas m’y attendre lorsque j’ai signé mon premier contrat professionnel au DFCO. Beaucoup de chemin a été parcouru. »
Que représente ce record ?
« Je n’arrive pas trop à prendre conscience, peut-être parce que je suis encore en activité. C’est une fierté personnelle d’avoir battu ce record qui datait de quelques saisons. Mais si je regarde en arrière, quand j’avais 15-16 ans, jamais de la vie, je n’aurais pas pensé faire autant de matches et ensuite battre un record dans un club. »
En amont de la rencontre, Baptiste Reynet a reçu un maillot avec son nombre de matches disputés sous les couleurs du DFCO, des mains du président Olivier Delcourt.
Quand vous êtes-vous dit que vous alliez faire de ce sport votre métier ?
« Quand tu es tout petit, entre 6 et 13-14 ans, que tu vois du foot à la télé et que tu joues, tu as envie de devenir professionnel. Ensuite, j’avais perdu goût pour le foot de “haut niveau” avant de le retrouver vers 16-17 ans quand je signe à Martigues. J’y suis allé sans penser que j’allais faire une carrière, mais pour voir comment ça se passait. Et ça s’est plutôt bien goupillé. »
Que saviez-vous du DFCO ?
« Honnêtement, pas grand-chose. Je suivais beaucoup la Ligue 1, mais moins la Ligue 2. Lorsque j’ai appris l’intérêt du DFCO, en février-mars (2011) , j’ai commencé à suivre les résultats du club. Quand ils jouent le match d’accession, j’étais au stade Vélodrome pour un match de rugby. C’est à ce moment que ma décision a été prise. »
Vous battez le record la saison où l’ancien détenteur, Stéphane Mangione, est de retour. En avez-vous parlé ensemble ?
« Il m’avait charrié il y a deux-trois semaines en me disant : “Fais gaffe à toi, n’oublie pas que je suis dans le staff”. C’est un honneur de passer devant Stéphane car il est issu de Dijon et a beaucoup fait pour le club. Après coup, il est venu me féliciter et il m’a demandé le maillot du match. Je lui ai offert avec plaisir. Celui que j’ai reçu, avec le numéro 288, je vais l’encadrer et l’afficher. »
Si vous deviez retenir un seul match sur ces 288 ?
« C’est dur… Peut-être celui de la montée contre le PFC en 2016. Il nous permet d’être en Ligue 1 à 99 %. Je me souviens de la communion avec le public, le pilou-pilou dijonnais dans le stade. C’était un super moment. »
Et si vous deviez en effacer un ?
« Le 8-0 au Parc (janvier 2018). Il m’avait marqué négativement, il m’avait mis la tête sous l’eau. Il y a aussi celui, durant ma première année, le dernier match à Rennes. On perd 5-0 et on descend, mais ce n’était pas pareil. J’étais jeune et j’avais “l’avenir devant moi” pour essayer d’aider le club à remonter. »
En pro, vous avez aussi connu Lorient, Toulouse et Nîmes. Mais peut-on dire que le DFCO est votre club ?
« Oui et depuis longtemps (Rires). C’est le club qui m’a fait confiance en premier même si ce n’était pas le même staff et le même président. C’est Dijon qui est venu me chercher, Patrice Carteron m’avait fait jouer. Après, il y a Olivier Dall’Oglio, Laurent Weber et leur staff qui m’ont permis d’en arriver là aujourd’hui. Je dois beaucoup notamment à Lolo, il m’a aidé dans ma progression personnelle et a su trouver les bons mots quand ça n’allait pas. Comme je le dis souvent, c’est mon deuxième père. »
Les records sont faits pour être battus. Quelle est la prochaine étape ?
« En rigolant, le président (Olivier Delcourt) m’a dit que j’allais finir à 500. Je lui ai répondu : “Pourquoi pas’’. L’objectif est d’aller le plus haut possible et collectivement, c’est de sortir de ces eaux troubles. Le président le mérite avec les efforts qu’il fait pour nous. Peut-être que ça ne se voit pas de l’extérieur, que les gens ne retiennent que le négatif, mais il a beaucoup fait pour le club. J’aimerais qu’on puisse lui rendre la pareille et un jour, permettre au DFCO de goûter à nouveau à la Ligue 1. »
Est-ce la période la plus dure que vous avez traversée au DFCO ?
« La première année a été compliquée, mais on était en Ligue 1, on bataillait pour le maintien, ce n’était pas pareil. Là, c’est une saison qui est dure mentalement. On aspire à jouer d’autres rôles, avec le début de championnat que tu fais, tu te permets de rêver. J’espère et j’ai confiance dans le staff et les joueurs pour relever la tête et faire la meilleure deuxième partie de saison possible. Même s’il va falloir déjà aller gagner à Grenoble avant. »
Vous avez 32 ans, est-ce que vous vous verriez terminer votre carrière ici ?
« Oui bien sûr même si on sait que dans le foot, tout est possible. Quand je suis revenu, c’était pour m’inscrire dans la durée et pourquoi pas, avoir une reconversion au sein du club. »
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