Il est le parfait exemple de cette évolution. Recruté le 30 janvier, Yassine Benzia émarge, selon nos informations, à 95 000 euros brut par mois, ce qui fait de l'Algérien l'un des deux plus gros salaires de Dijon. Un gros investissement pour le club bourguignon. On pourrait dès lors croire que le DFCO a transformé sa politique salariale afin de s'adapter au marché. La réalité est plus nuancée. « On ne va pas faire n'importe quoi, je m'y tiens, indique Olivier Delcourt. La masse salariale est en augmentation, mais elle suit le budget (38 M€). » Le club est sain, mais si le président dijonnais confirme une hausse, il se refuse à franchir un certain cap. « Avec l'inflation, les salaires peuvent grimper de 30 %, détaille-t-il. Il faut raison garder. »
Symbole de cette gestion, les dirigeants se basent chaque année sur une 18e place pour établir le budget. Une sagesse bien sentie. La saison dernière, Dijon a terminé... 18e, avant de se sauver en barrages (1-1, 3-1 contre Lens). Après 23 journées cette saison, le club est 17e. La manne financière attendue par les futurs droits télé n'a, elle, pas été prise en compte, et certains agents souhaitant aligner le salaire de leurs joueurs dessus ont été recalés.
« L'idée est de réduire l'effectif avec des joueurs ayant plus de qualités »
Stéphane Jobard, l'entraîneur
Le DFCO pourrait être perçu comme frileux. D'autant qu'il n'a pas tout réinvesti des bénéfices du mercato estival (19,5 M€). « Le nerf de la guerre est d'avoir des fonds propres pour ne pas être dépendant des autres », se justifie Delcourt. Surtout, cette politique n'empêche pas le club de grandir. Car il se garde ainsi la possibilité de proposer des salaires plus importants à certains types de joueurs.
10 000
Selon nos estimations, le salaire moyen brut mensuel des Dijonnais a augmenté de 10 000 euros. La saison dernière, il était de 30 000€. C'est l'attaquant Julio Tavares qui possédait la meilleure rémunération (60 000 €).
Si Bruno Ecuele Manga partage la tête de la grille salariale, il était prêt à consentir des sacrifices l'été dernier, après avoir été relégué en Championship avec Cardiff. « Beaucoup de joueurs ont effectué des efforts sur leur salaire, confirme Delcourt. Si Benzia (ex-Lyon, Lille, Fenerbahçe et Olympiakos) n'en avait pas fait, il ne serait pas là aujourd'hui. »
La stratégie pour multiplier ce type de contrat à l'avenir pour l'un des plus petits budgets est bien définie. « L'idée est de réduire l'effectif avec des joueurs ayant plus de qualités, explique Stéphane Jobard, l'entraîneur. On veut tendre vers cela. Or, qui dit joueur de qualité dit parfois investissements financiers plus importants. »
(L'Equipe)
« Année après année, on essaie d'augmenter notre budget et d'attirer des joueurs pour continuer à progresser », enchaîne Delcourt. Le nouveau centre d'entraînement, dont la livraison est attendue fin 2020 début 2021, doit justement aider le club à passer à la vitesse supérieure.
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